Qu'est-ce que l'ostéopathie ?
L'ostéopathie est une méthode thérapeutique manuelle
qui considère le corps comme un tout,
où chaque élément est en interaction avec les autres.
Elle s'adapte à tous les âges : enfant, adulte, sénior
Selon les dernières études, en 2022 plus de 67% des Français ont déjà consulté un ostéopathe. Cette évolution s’est faite de manière progressive avec une croissance rapide sur les dix dernières années. Parfois critiquée quant à la véracité scientifique de son concept, la pratique a réussi à s’imposer grâce à ses résultats. Mais qu’en est-il de son histoire ?
Histoire de l'ostéopathie
L’ostéopathie moderne telle que nous la connaissons fut créée à la fin du XIXe siècle par le médecin américain Andrew Taylor Still.
En 1874, Andrew Taylor Still établit les principes de l’ostéopathie basés sur des connaissances poussées en anatomie et physiologie qui seront donc la base de la théorie ostéopathique. Il promeut une pratique uniquement manuelle de la médecine et préconise de soigner uniquement avec ses mains.
En 1892, Still fonde la première école d’ostéopathie à Kirksville, American school of Osteopathy (ASO) ou l’on délivre un diplôme de médecine ostéopathique (D.O.) au bout de 5 à 6 ans d’études.
L’ostéopathie continue de se développer aux USA et au début du XXème siècle, sa pratique est autorisée dans tous les États. A partir de 1973, tous les ostéopathes américains seront médecins. Ils auront des études et des prérogatives identiques. Il y a environ 40 000 ostéopathes aux USA actuellement.
L’ostéopathie apparait en Europe par l’intermédiaire d’un des premiers élèves de Still, John-Martin Littlejohn. Il crée notamment la première école européenne à Londres en 1917 : la British School of Osteopathy (BSO). En 1990, le Royaume-Uni légalise l’ostéopathie.
En France, c’est Paul Gény (formé en Angleterre) qui crée en 1950 l’école française d’ostéopathie à Paris.
En 1973, est créée l’AFDO : association française de défense de l’ostéopathie, ancêtre de l’actuelle SFDO. Cette association jouera un rôle crucial dans la mutualisation et la démocratisation de l’ostéopathie en France et en Europe.
Grace aux divers acteurs en faveur de cette discipline de santé, c’est en 2002 que l’ostéopathie est légalisée en France avec la loi Kouchner permettant la cohabitation de médecins traditionnels, auxiliaires médicaux et ostéopathes.
Mais il faudra attendre le 25 mars 2007 pour les premiers décrets officiels relatifs à l’exercice de l’ostéopathie.
Depuis le 29 septembre 2015, l’enseignement est encadré, réglementé et l’on compte 26 établissements agréés délivrant un diplôme d’ostéopathe D.O. reconnu par le ministère de la Santé. Ce diplôme se base sur 5 années d’études avec un minimum de 4860 heures de formation.
Principes fondamentaux de l'ostéopathie
L'ostéopathie repose sur trois principes
qui orientent sa pratique thérapeutique
Holisme (Globalité)
L'ostéopathie considère le corps comme un tout interconnecté. Les systèmes et organes sont en interaction constante, et une douleur localisée peut provenir d'autres parties du corps. Cette approche prend en compte les aspects physiques, émotionnels et environnementaux de l’individu.
Unité structure-fonction
Les structures corporelles (os, muscles, organes) sont liées à leur fonction. Une perturbation structurelle peut affecter la fonction, et vice-versa. L’ostéopathie agit sur ces structures pour rétablir l'équilibre fonctionnel.
Autoguérison
Le corps possède une capacité d'autorégulation et d’autoguérison. L'ostéopathie vise à stimuler ces mécanismes naturels pour restaurer l’équilibre.
Techniques utilisées en ostéopathie
L’ostéopathie emploie quatre types de techniques spécifiques à chaque patient et à la zone traitée
Les techniques structurelles
visent à mobiliser et manipuler les articulations dans le but de rétablir une quantité et une qualité de mouvement optimal.
Les techniques tissulaires
qui s'apparentent à des massages ciblent les fascias et ont pour but de libérer les tensions tissulaires des diverses structures environnant les articulations ou organes.
Les techniques viscérales
visent à rétablir la mobilité des viscères (foie, intestins, estomac,...) et de leurs structures environnantes.
Les techniques crâniennes
se basent sur les recherches de W.G. Sutherland. Ce sont des techniques douces qui s'adaptent aux cervicalgies mais aussi aux troubles ORL et aux céphalées.
Complémentarité
entre ostéopathie et médecine traditionnelle
La collaboration entre ostéopathes et médecins
est de plus en plus fréquente.
L'ostéopathie et la médecine conventionnelle ne sont pas des approches antagonistes mais complémentaires.
La médecine conventionnelle intervient dans le diagnostic et le traitement des maladies aiguës et des urgences médicales, tandis que l'ostéopathie apporte une vision globale de la santé, en s'intéressant aux dysfonctionnements qui peuvent être à l'origine de troubles chroniques ou récurrents.
En combinant les forces de ces deux approches, il est possible d'offrir aux patients des soins de santé plus personnalisés et plus efficaces.
L'ostéopathie ne remplace pas un avis médical. Il est toujours recommandé de consulter son médecin en cas de problème de santé.